‎ ‎ ‎ Oh, l’envie de la planter là pour épargner mirettes émerveillées par trop de souvenirs passés ; mais la faire basculer dans le vide absentéiste ne s’élève pas comme option percutante, fracassante – Darcy joli abandonne l’illusoire pour se fondre dans les entrailles pourries de cette vie qu’il n’a pas choisie. Alaois aurait dû refuser, tourner talons sans chercher à racler les restes d’une carcasse fumante de remembrances amères. You disappeared and now you’re here, and I just want to disappear. Lui montrer plutôt que parler, mettre en images terrifiantes plutôt qu’en mots édulcorés ; lui faire comprendre, enfoncer la vérité jusqu’au fond du gosier pour ne plus jamais qu’elle mette les pieds dans l’un des traquenards des salopards Arledge. Qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour n’être jamais né entre les cuisses de cette mère-matrie aux allures de déesse vengeresse ! Sirène impératrice, sirène impériale, sirène scandent les adorateurs de menteurs sous traits enchanteurs. Lassitude affaisse la chair si tendre du visage furieux ; lèvres crachant courroux – mais surtout impuissance.
‎ ‎ ‎ Soupir lourd comme la(r)me tombe des lippes contrites de l’assassin-fantassin. Elle sait et elle reste là, entre ses bras puants de macchabée retardé. “I hired you because you were the only fucking choice! By the sun, you have no clue, you—” Pause presque militaire, langue ravale colère pour la taire au fond d’une chair humide et rouge amère. “You are a kid to me. You want a real joke? I’m 43.” Inévitable silence retombe sur leur barque devenue tombe nimbée des jolis papillons d’une amitié tressée de secrets enterrés. Ce s’rait à moi d’te protéger du glas d’cette fatalité qui m’tombe sur l’coin du bec – affûté pour tuer, pas pour materner. Mais embarcation touche terre et discutaille aux vagues allures de dispute retombe en relents fétides d’un peut-être qu’ils abandonnent sur la rive sitôt pied foulant sol sableux.
‎ ‎ ‎ Darcy soudain concentré se fait muscles, tendons et nerfs aux aguets ; sens décuplés d’attention acérée – bellâtre séducteur laisse chanteur tomber en cape spiralée du menteur chevronné pour embrasser l’assassin capitaine d’une mission suicidaire. “Take your stuff and follow me quietly. I need you to map every single detail.” Barque abritée sous sécurité relative d’une crique abandonnée, laissée par deux paires de jambes lestes attirées sans demander leur reste par une chute inéluctable. Sans doute vertige prendrait Alaois par surprise, mais Darcy n’a plus d’emprise sur le cours des événements – tragédie en puissance lèche les bottes presque sèches du rapace près de déchaîner nuisance mortelle sur premier ennemi. Et l’inévitable, comme convoqué par le silence lesté de non-dits, se dresse sur leur chemin ; un garde isolé, occupé à couver horizon miroitant sous cieux capricieux.
‎ ‎ ‎ L’action est rapide. J’laisse ma camarade hagarde s’faire prendre dans les filets du planton ; comme tous les autres, persuadé qu’la menace peut pas v’nir d’ma belle gueule d’ange massacreur. Sans doute aidée par que’ques illusions d’jeunesse éternisée. Fatale erreur – j’me glisse en arabesque d’acier dans cette nuque qu’il aurait dû mieux surveiller. Étreinte presque tendre du corps qui n’émet plus qu’un seul son ; celui des vertèbres raclées par la dague vibrant au diapason d’une indifférence froide piquée jusqu’au cœur du garçon séraphique déposant coquille vidée sur terre souillée.

@alaois murtagh
crédit; vixen (code), timus (icon), listy tamtego lata (citation)