Quelque chose, un plaisir qui ne se refuse pas ; Capitaine à la barre à observer tantôt cette ligne inatteignable de l’horizon – tantôt l’équipage qui grouille sur le supernova à la manière d’une fourmilière. Tout grouille de vie ici, parce que tout le monde est sur le qui-vive. Owain aimerait que ce ne soit pas le cas, pour une fois mais plus que les Hommes et les Créatures aux milles facettes, c’est de l’océan lui-même qu’il se méfie malgré son aspect rassurant. Ils ont tous beau être des fils et des filles des abysses, Neptune peut les reprendre à n’importe quel moment s’il le décide et c’est, entre autres, ce que le Capitaine voudrait éviter et pourtant, ils provoquent tous l’entité de la mer à chaque fois qu’ils empruntent un autre chemin ; navire fantôme à la manière d’un Hollandais Volant dont parlent les légendes d’autrefois.

Voiles déployées, profitant de ce vent qui les poussent dans la bonne direction ; serpents n’ont pas besoin de boussole pour se repérer. Pas d’objectif particulier si ce n’est survivre ; si ce n’est retrouver ce qui a été laissé derrière eux et l’impulsion d’Owain le condamne à penser à ce qu’il pourrait faire de, littéralement, stupide. Et il y pense. Plus il y pense, plus cela lui semble une mauvaise idée et plus il songe à ce simple fait, ça lui donne une envie féroce et irrépressible d’agir bêtement. N’a-t-il pas forgé l’Insurrection sur la base d’une idée complètement folle qui, certes a mis du temps à se concrétiser – un objectif finalement atteint ?

ce qu’il aimerait reprendre Sigvidh des tentacules de ces maudits poulpes.

La voix de Sverrir le sort de ses pensées et avant d’aller à sa rencontre, il appelle quelqu’un à prendre la barre en attendant. Colosse rejoint son cousin d’un pas léger contrastant avec sa stature. Ce sont sans doute lui et ses frères qui causent le plus de soucis à Owain, mentalement parlant. Aucun d’entre eux n’est faible, encore moins fiables mais c’est le même sang qui coule dans leurs veines qui renforce ce sentiment de… de quoi, exactement ? Il a été incapable d’être là pour lui quand il en avait le plus besoin et ces malentendus les ont menés à cette relation aux tensions toujours électriques. L’oreille distraite, il se laisse bercer par la voix de son cousin sur les premières informations données.

Le reste semble le rendre un peu plus attentif mais les lèvres toujours scellées, il laisse le plus jeune parler jusqu’au bout jusqu’à laisser échapper un très léger soupir. Large paluche vient se poser affectueusement sur l’épaule de Sverrir, serre ses doigts et se penche pour capter son regard. Dans le sien, de la culpabilité. Il aurait pu choisir n’importe qui et pourtant, il a décidé d’envoyer son plus jeune cousin – celui-là même plus que partant pour partir et il regrette cette décision depuis. « Thanks for your report. » Il lui a dit de ne pas s’inquiéter, même si c’est l’essence même d’Owain depuis 94, depuis qu’il a propagé ses premiers murmures. Il ne se passe pas un jour sans que cette émotion ne vienne se rappeler à son bon souvenir. « Come on, let's go and find out what this rat invasion is all about and tell the cook to ease up on the onions next time we have some. » Une tactique comme une autre pour changer les idées de son cousin ; passer un peu de temps avec lui en-dehors du cadre hiérarchique. « It's my job to worry about all of you », et il fait de son mieux pour le cacher au quotidien. « He's your brother, even if he has a bad temper », sourire en coin reflétant une marque affective, même si l’intéressé lui aurait déjà jeté un regard noir, « he's still your blood. Our blood. I miss him too. And I'm really worried about him. » Owain invite Sverrir à le précéder dans la cale, les remords lui serrant la gorge. « I wasn't there for you and your brothers when you needed me most. I'm sorry for that. »

shit
it wasn't supposed to be so sentimental