« This is rididuculous... »

Comment t'en es arrivée là au juste ? T'en es plus sûre. Doigts osent à peine effleurer tissu sur ta peau, de peur de l'abîmer peut-être, ou de le salir. C'est pas comme si t'avais les mains crasseuses, au contraire. Mais tu te sens comme une étrangère dans ton propre corps. Tu te reconnais pas. Et tu détestes ça. « I am ridiculous. » Affirmation plus que question. Tu te sens clown au cirque à qui on aurait enfilé le plus grotesque des costumes. Pourtant, ce n'est qu'une robe. Magnifique qui plus est. Mais pas sur toi, tu veux pas le croire. Tu veux pas que ce soit le cas. C'est pas toi. Ton identité, la vraie, gît en pile de vêtements usés, abandonnés sur une chaise dans un coin de la pièce. Incrédulité transparaît sur l'entièreté de ton visage.


Comme à ton habitude qu'on te dirait. Tu t'es encore fourrée dans des ennuis plus gros que toi. Tu sais même plus c'que t'as fait au juste. Mémoire perturbée par apparats inhabituels et fort moins confortables que tes vêtements ordinaires. Mais tu sais qu'il y a toute une bande de contrebandiers acharnés qui ne demande qu'à retrouver ta personne. Ça ne dit toujours pas comment t'as atterri dans cette... chose.

Well...
Thanks to the gods...
You have the most attentive soulmate...


T'ignores qui a mis Syfa sur ta route à ce moment-là. Tumul ? Crundal en personne ? Non. Probablement Genos, l'illusionniste de la discorde. Qui d'autre ? Ne serais pas étonnée que la jumelle d'âme connaisse la divinité personnellement. Source de tes tourments depuis de trop longues semaines déjà. Ou bien des mois ? Peu importe. Ça te semble déjà faire une éternité. Imprégnation maudite. Visions s'acharnent dans leurs intrusions soudaines et inopportunes. Sa seule existence te donne envie de t'arracher les cheveux.

Et pourtant...

Quand t'es tombée sur elle dans ta fuite, tu peux pas nier le sentiment de soulagement que t'as ressenti. Incapable de savoir si c'est venu du fait que tu la connaissais, ou de votre lien du destin. Car après tout, l'éloignement a de quoi rendre fou, c'est bien connu. Malédiction que vous subissez en parallèle sans vraiment vous y résigner. Alors oui. Tu lui as fait confiance. Grossière erreur, tu te l'accordes. Mais avais-tu vraiment d'autres options ? Malfrats savent où se trouve le Sheen, certains t'y attendent de pieds fermes. Tu te dois de passer inaperçu, au moins le temps qu'ils se lassent et passent à autre chose. Ce qui risque de prendre de trop longues heures.

Au-dehors résonnent bruits ambiants des spectacles et fêtes du jour. Et t'aurais pas cru y participer. Pas comme ça. Mais s'ils n'ont pas eu le temps d'imprimer ton visage sur leur rétine, ils savent ton allure habituelle et reconnaissable. Et comment sauraient-ils que "that fuckup" qu'ils cherchent inlassablement, se cache dans cet accoutrement ? Rire nerveux s'échappe de tes lippes alors que tu te jauges une fois de plus. « Yep. I'm not doin' this. I'd rather die again. »

At least you'll now what to expect...