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 ;; vague assouplie chahute doucement le berceau liquide. sous l'expiration du zéphyr, rive s'étend et sourit par l'ombre de ses forêts. car depuis l'antre frais, les écumes se dégueulent sur sa lisière et font échouer candeur sur l'enfer.
soudain au coucher, claquent ô voiles nébuleuses. les cieux couvent de mille pleurs ses enfants resquilleurs; les marins sont engloutis dans les tumultes sans âmes, celles vomies des abysses. tonnent les voix coléreuses, tapissant le ciel de l'emprunte jupitérienne. d'autres encore clament comme cabots, l'ire fantastique. rincés de lames, fraters se jettent ainsi aux voiles et guidons de bois, pour que vaisseau se retienne de piquer sa fin aux portes noires de leur au delà...
origine v.1 btt; 15.02.21, v.2 btm; 30.09.23 // design v.6 thème; the marauders // réservé à un public mature et averti (-16) [ mention tw ]
thème piraterie-fantasy, post-apo. sombre en l'ère nouvelle // créatures sanguinaires mêlées aux forbans belliqueux et au corps marinier.
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Meora Sveinsdóttir
Meora Sveinsdóttir
equinoxe
faceclaim & © : s. boutella (ava by corleone ; sign by vixen)
(( moodboard ))

tu entendras sa voix
comme un cri au fond de toi.
un jour tu verras,
voix du vent
tu comprendras
nature : ondule vipérine sur murmures des ancêtres, glisse entre les quatre vents, hybride-léviathan : amoureuse des éléments, la terre pour onguent, le feu pour firmament et l’eau pour serment
saisons : 37 stries dans le bois de liane qu'elle incarne
myocarde : versatile, le coeur et le corps libre. fleur sauvage à l’extérieur, bête sauvage à l’intérieur.
besogne : artiste-peintre, artisane qui plie le métal pour des bijoux et ornements, serveuse à l'auberge le terrier, un rien l'inspire, rien ne l'arrête
errance : cover island + un peu lawfort
# Jeu 11 Jan 2024 - 19:28


tw : torture, noyade, mort

Y a toujours eu quelque chose d'apaisant dans l'océan – quelque chose qui l'a toujours appelée, attirée, happée, comme le chant des sirènes qui s'dégage de l'écume. Quand ça va pas elle vient là et elle inspire l'air salé, elle noie son regard dans les vagues et elle essaie d'ensevelir c’qui la parasite dans le sable pour qu’le ressac l’emporte. C'est beau, c'est fort, ça l’énergise. À l’inverse, quand elle s’enfonce au coeur de l’île, c’est pour se recentrer, s’apaiser. Sa famille et elle ont toujours été partagés entre l’océan et la forêt.

Et ce jour-là, ils auraient dû rester à terre. Bien ancrés au sol au lieu de perdre pieds dans l’fond d’un océan distant. Leur force n’a pas suffi contre le nombre. L’eau contre le bois : ceux qui auraient rêvés de flotter s’retrouvent noyés. Bateau en pièces, peaux en lambeaux. L’impression de n’être que bouts d’os faciles à engloutir, à briser entre écailles griffées. Les phonèmes aspirés, avalés par les vagues qui se referment toujours plus. C’est des suppliques muettes. C’est panique. Ça s’emmêle à l’asphyxie des poumons et au chant hypnotique des créatures sirènes. Et c’est les suppliques qui meurent au fond des gorges inondées, à mesure que la mère s’fait tuer. C'est les bestioles fragiles qui grattent à la porte pour qu'on les laisse entrer, pour qu'on leur donne le droit de respirer - désespérés.

Les proies continuent leurs soubresauts d'vie dans les tréfonds marins où elles sont tirées, où elles ne sont plus rois. Bulles d’oxygène pour seules répit quand les sirènes continuent de jouer avec leur chair. Incapable d’anticiper, d’se mouvoir. Qu’est-ce qu’ils sont censés faire pour sortir de là ? Ça cogne dans les tempes, l’sang qui tambourine aux oreilles et les prisons aquatiques qui s’referment p’tit à p’tit. Et l’effroi est là d’voir les carcasses dépecées d’autres proies.

Silhouettes floues du père et du frère captifs à ses côtés. Drôle d’apesenteur et l’silence d’un monde sous-marin qui fait soudain peur. Mais son esprit goûte à l’inconscience intermittente. Protection mécanique, y a que des bribes de remous qui l’atteignent, des tortures abjectes qui s’font sulfure. Le temps semble statique, hermétique. Combien d’heures ont filé ? Des jours ? Les sens perdus et les instincts crevés n’aident pas à comprendre cette nouvelle réalité où ils sont constamment encerclés… puis assommés avant d’être… dévorés.

Cauchemar éveillé quand le paternel en miettes disparaît.
Enfer dans les mers quand l’frère d'vient combattant et qu’l’océan devient sang.
Pourtant, il parvient à les libérer.
Un regard échangé en source féroce d’leurs dernières forces.
La surface comme horizon.
Les démons dans leur giron.
Il ne reste que la rage d’survivre qui crame derrière les pupilles affaiblies, qui crame au creux d’leurs entrailles et dans les ruines d’leurs palpitants. La douleur comme seul carburant.

Et elle s’efforce d’avancer sans s’retourner, certaine qu’il est là, qu’il la suit. Et c’est seulement quand l’oxygène est atteint, qu’un pan de bois naufragé du bateau l’accueille, qu’elle s’retrouve seule dans l’effroi. Détresse que les vagues recrachent et bousculent. C’est pas pour autant que l’air revient facilement dans ses poumons. Ça brûle dans sa gorge quand ça s’engouffre. La libération fait mal comme un asthme fulgurant. Le poids de leurs griffes autour de son cou, elle l’sent même quand les créatures ne s’y accrochent plus. Un truc moche et fracassé tente une percée, les cordes vocales éreintées et sa voix brisée qui s’effile, s’mêle aux sanglots qui dévalent la peau. Le sel brûle yeux et plaies. Elle a pas la force de muer.

Alors elle s’laissera probablement dériver comme le souffle d’une bête à l’agonie.
Seule et pas prête pour sa propre survie.
C’est fini.
Sa vie risque même d'la fuir…



@ivar chernobog

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Meora Sveinsdóttir
Ivar Chernobog
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a study in sinking
faceclaim & © : a. skarsgard + MCVIII (av) ; c. lispector.
I'm alive.
Like a wound,

nature : colosse trop grand vorace de procès, connu sous le patronyme de Volkov, nouvellement fané par une odieuse faim ; aujourd'hui le voit furie.
saisons : cinquante-et-un hivers, figés dans des glaces qui ne verront plus aucun printemps.
besogne : fier capitaine de la plus belle comète, préside derrière la barre du supernova, arraché aux pognes sales d'un pater indigne.
errance : entre l'île de loi et l'océan roi.
# Jeu 25 Jan 2024 - 14:58

rescued
oh tell me this journey down to hell
was worth it.
Alors que pointe l'aube, nef coruscante avale les flots, battant furie des eaux ; file vers l'île-loi, faisant fi des traîtrises de l'océan sournois. Retranché dans ses quartiers, son besogneux capitaine y compulse ses archives, annotant scrupuleusement les péripéties de la nuit passée. Paperasse à n'en plus finir qu'il doit pourtant se farcir ; senestre lasse vient se frotter aux traits fatigués, échinés, carcasse gourmande d'un sommeil manqué. Œillade à sa couchette bien aimée, séductrice tentatrice, avant qu'une enseigne ne déboule, et culbute timide perspective de repos ; urgence bâtée au bestiau, alerte entre les crocs, le bougre saigne tout rêve d'une quelconque trêve. « Shipwrek on sight, Sir ! », qu'il lui balance sans ambages. « Another one ? » consternation qui pointe dans la verve, alors que caboche affirme pour toute réponse. Et voilà le gradé qui peine à ravaler un rien tout agacé, alors que leurs cales croulent déjà sous les rescapés. Paluches encore fraîches du cruor des sirènes saignées à la brune, pulpe et nerfs encore recrus des carcasses arrachées aux cruelles et il faudrait y retourner ? À croire que rien n'aurait pu empêcher les infernales de faire bombance ces derniers jours ; et, si certains ont réussi à en réchapper, combien ont en réalité péri ? Éternelle récidive au goût pourri. « Well. Slow down the engine. 'Guess we have to be careful. Any survivor? », s'enquiert l'insomniaque officier. « One woman, possibly dead. Possibly alive. Can't really tell, Sir. »

Then – let's see.

Emboîtant le pas au héraut de malheur, il grimpe vers le pont supérieur. Nouveau naufrage qui s'offre à leurs visages et, dans son sillage, débordent les exhalaisons d'un déjà-vu carnage. Mise à sac qui flotte sur l'eau, charognes probablement englouties sous les flots. Toutes, sauf une. S'accoudant au bastingage, il agite une pogne exigeante, glanant une lunette qu'on veut bien lui tendre. Mire la silhouette, guettant un signe. There. Timide brise passagère qui renfle la carcasse délétère. Et comprend soudain l'absence de décision du second, son hésitation, cet étrange besoin de validation ; les trépassés sont abandonnés, et pas une minute de plus n'est dilapidée dans le danger. Alors pendard galonné hésite un instant, foutrement tenté, mais ne peut se résoudre à céder à l'outrancier, à accepter l'immonde suggestion de l'équipée. « Alive, » qu'il déclare alors, et par là-même, signe la marche à adopter. Équipage éreinté qui n'a plus rien à donner ; et pourtant. Si la maudite respire, tous savent qu'il va falloir la sauver. « Three men with me. Bring muskets. » Capitaine se désigne, résigné à montrer une exemplarité toute drapée de fausseté ; mais il ne saurait vendre son devoir à quelque égotisme péremptoire.

On descend alors un canot et, sans un bruit, la barque glisse sur les ondes lestées d'une torpeur-imposture. Myocardes dilatés de danger, ils avancent pourtant. Aucun n'ignore que les scélérates peuvent surgir à tout instant, ou que la belle offerte aux sauveurs peut se révéler n'être qu'immonde piège trompeur. Crosse mordant la clavicule, canon vers les eaux, le diable se tient prêt. Mais rien ne vient. Enfin, ils atteignent la carcasse trempée de sel, fragile sous la lueur malingre du matin pâle. Et ce n'est qu'à l'instant où il se penche pour lui attraper l'échine, qu'il les voit. Vicieuses créatures, patientant pour voir si la proie blessée n'attirait pas d'autres festivités. D'une pogne vive, il remonte la presque-noyée, et raffermit sa prise sur le mousquet, vise, tire ; balle qui file, éclate la cervelle de l'hybride qui se dresse pour s'empiffrer. Carmin dégorge, éclabousse les proies. La chasse est ouverte, et ils sont un gibier de choix. Adrénaline en giclée, gueulante du capitaine empressé et les rameurs qui s'activent, alors que soudain les flots bouillonnent d'avaloires affamées.

Ô serait-ce là la fin à laquelle il a tant de fois échappé ?
@Meora Sveinsdóttir  
[crédit; ihzthepoet + martyr]

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# Mer 21 Fév 2024 - 17:44


Dans ce monde, l’air est irrespirable, et dans ses eaux profondes, sa raison spirale.

À l’heure où les derniers rêves s’entremêlent aux premières lueurs, où les pionniers de la journée s’offrent normalement une réalité immaculée : elle a ressurgi, seule dans ce silence d’aube nouvelle, comme une fausse aubaine, à la merci du monde tapi dans l’ombre. La folie sirène en merveille désarticulée, a laissé traîner les morceaux d’un désastre passé comme des bêtes éprises de leur faim(fin).

Et elle n’a pas perçu le canot sur les flots à sa hauteur. Esprit dérivant autant que sa planche de bois de fortune, conscience émiettée qui a besoin d’être retissée. C’est la poigne et la hargne dans son dos qui percute son crâne comme une longue et douloureuse inspiration après une apnée infernale. C’est comme si elle respirait à nouveau pour la première fois. Et elle s’accroche à ce qui la tient, bien trop alerte à présent pour ne pas sentir le danger qui clapit dans les eaux sombres. Et petit à petit, la lucidité revient, recompose le tableau, donne sens à ce qui l’étreint et la retient. Tissu épais sous les doigts, son regard incertain court sur les insignes impériaux, le long de l’arme à feu encore fumante, les coups d’éclats percutant la chair poissonneuse dans les oreilles : elle n’arrive pas à retenir ses tremblements. Alors elle s’accroche encore et encore, étreint d’un peu plus près l’homme qui l’a tiré hors des enfers. Aucun mot ne sort. Les larmes frôlent iris et juste son souffle effrayé par le râle des créatures affamées bondit hors de sa cage d’os. Et dans sa tête, elle prie les dieux pour que ça s’arrête, que tout s’arrête. Mais à la place, vision d’horreur parvient à grimper sur l’embarcation, dans le dos de son sauveur. Agrippe le pistolet à la hanche du marin et tire sans compter jusqu’à vider l’arsenal à un rythme fanatique. C’est la voix de l’homme qui calme sa frénésie. Regard enfin amarré à ses yeux. Désespoir trahit alors qu’elle seule revit. Elle articule enfin quelques mots faibles, malgré les débris de verre dans la gorge. "You save me..." Incrédule remerciement indicible. Difficile d’y croire malgré la silhouette large du navire qui se dessine enfin. Mais la frayeur revient. "Wait my brother… He’s still out there! He, he was following me…He was right behind…" Panique qui sévit et plante griffes dans poumons sifflants. Son agitation sème le trouble alors qu’elle fait tanguer le canot en se détachant enfin du marin. "We have to go back. You have to save him." Supplice désarmant qui s’écrie. Le sel s’écoule et brûle joues éraflées. Barrage cède. La ligne d’horizon se floutte et sa raison se désintègre à nouveau. Pousse marins comme elle peut pour saisir rame. Force amaigrie qui la trahit. Blessures affaiblissent léviathan qui perd son sang. Elle pleure.

Détresse se fiche sur l’homme qui la tenait jusqu’alors. Évidence que c’est lui le plus fort, lui en charge du sauvetage. "Please. I can’t be all alone." Regard dérive sur l’océan un instant. "My family…" Ressert poigne sur le bois entre ses mains. Sa voix menace son affliction. "I won’t survive without them." Et l’charbon s’fait détermination. ​​Might as well die right now.



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nature : colosse trop grand vorace de procès, connu sous le patronyme de Volkov, nouvellement fané par une odieuse faim ; aujourd'hui le voit furie.
saisons : cinquante-et-un hivers, figés dans des glaces qui ne verront plus aucun printemps.
besogne : fier capitaine de la plus belle comète, préside derrière la barre du supernova, arraché aux pognes sales d'un pater indigne.
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# Lun 25 Mar 2024 - 16:58

rescued
oh tell me this journey down to hell
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Et, alors que l'égide retient l'échappée, tout s'emballe soudain ; gestes foutraques, feu qui part, claque à l’ouïe sombre, le danger, derrière, vicelard, trop t a r d ; à peine une œillade que la pulpe monstrueuse s'embrase, embrasse l'écume, retourne à sa brume. Bête expire un dernier râle entre les flots noirs, et pourtant furie poudreuse ne cesse de dégobiller son chaos, vomissant ses mille inferno, encore, et encore, et encore. Pognes autoritaires viennent contrer métal et chair, en vaine tentative pour calmer la cavalcade ; mais, sous les doigts, nul être vivant – oh, rien qu'un morceau d'ire tremblant, hurlant toute sa peine au vent. « It's dead, woman, enough », que phonèmes grondent à la rescapée faite rempart, « enough ! », en encore quand elle s'échine, quand arme n'est plus qu'inutile machine. Instant suspendu, rétines se croisent, et le voilà à mirer dans les prunelles charbon une plaie béante, laide et frémissante. Écorchée vive qui comprend soudain qu'elle doit vivre. Et il n'y a rien d'autre à faire que de lui ôter l'arme des mains, tandis que trogne acquiesce simplement à sa gratitude. « You'll thank us when we're out of this hell. » Aussitôt rameurs secouent leurs carnes, et s'attellent de nouveau à l'ouvrage, saignant en rythme tous ces mètres dépouillés qui les séparent de leur sainte échappatoire.

Mais, alors que danger s'étiole, voilà que soudain sauvée est saisie d'un nouveau trouble, panique aux lippes, évoque un frère, fébrile contre vraisemblance terrible. Alarme fait tanguer l'esquif, alors que capitaine tente de la retenir ; ophidienne pourtant s'esquive, titube, tempête, supplie, avant d'accrocher ses derniers espoirs à un revirement illusoire ; et combien en ont-ils vu plonger dans les flots, bataillant alors qu'il ne restait déjà plus que des os ? Fièvre folie qu'il entend crisser dans sa verve échaudée, quand elle s'oublie en palabres délire. « He cannot possibly have survived, he's d – » sourde aux évidences, désespérée se fait missionnée, arrachant rames pour les ramener vers cadavre, vers péril, engloutissant assurément ses dernières forces dans l'ouvrage. Les voilà tous frappés d'horreur, à contempler destin putain qui esquisse leur fin. Capitaine s'échoue devant la désaxée, sondant, cherchant, conjurant raison dans sa folie délétère. Mais belles paroles en suppliques n'y font rien ; alors une lame est dénudée, portée par un subalterne éreinté qui n'a plus la patience d'attendre qu'elle s'apaise, qu'elle oublie ses chimères. Oh, devoir n'est plus rien quand gosiers grondants en veulent à leur sang. Mutinerie danse au bout d'une lame, prête à dessiner son drame. « Leave it! », que gradé tonne pourtant, dextre péremptoire dressée contre celui (ceux) qui voudrait la mater, elle traîtresse qui les ramène dans la gueule des abîmes déchaînées – car vagues s'infestent à nouveau, et les mutins se trouvent forcés de changer de mire, guettant la mer qui déchire leurs nerfs. Protestations s'élèvent alors que poudre crache, et capitaine guigne possibilité que l’impardonnable se fasse. Chronos leur vole toute hésitation ; il lui faut arracher quelconque décision. « leave it, » en murmure pour elle cette fois, alors que les mains maculées viennent ouvrir les serres fermées. « We're all tired, woman – please. » et regards se mêlent, et un instant, il pense voir détermination flamber ; mais soudain (enfin) serpentine s'abandonne, se transforme en larme, et lâche les rames.

(trop tard)

Géhenne éclate en cent gerbes de rouge et de blanc ; drame s'esquisse quand sirène ferre et fauche l'un des marins qui, dans la houle, trouve sa fin. Barque se fait à nouveau théâtre de lutte, mais mutin pris dans les eaux n'en réchappe pas. Flou tempête, bataille de carmin, de vauriens, d'écailles, de chair et d'écume. Exsudat d'instants-fragments. Gerbe hachée, là un fusil, une lame, carne déchirée, l'un rame, l'autre hurle ; mélange foutraque et pourtant ; sans savoir comment, ils rament hors du calvaire. Trempés de sang et de spume salée, équipée damnée finit par s'échouer contre l'égide du grand navire, avalé par l'ombre de son empire.

De la proue, claque salve de poudre pour déterrer les poursuivantes ; artifice éclatent aux esgourdes sourdes qui n'entendent, n'attendent plus rien. Troupe sonnée. Hébétée. Les palpitants calment leur folle cavalcade, ne laissant plus qu'un murmure entre leurs côtes, sec de toute émotion.

On les remonte, tous interdits, cervelles broyant encore leur presque-mort, fortune se jouant de leur sort, quand l'un a trépassé alors qu'eux vivent.

Pieds sur le pont, nuée de bleu fond sur les camarades, tirant, palpant, questionnant les sauveteurs ; et bientôt on informe le capitaine que nulle place n'a été trouvée pour la dernière rescapée. Alors paume sale s'attarde sur les paupières, carne rincée quand l'adrénaline reflue ; elle ne laisse derrière elle qu'une carcasse vide de sa chair, coquille creuse, dont la carde fatiguée semble lui peser mille livres. Pourtant il faut encore s'organiser, changer le cap, s'éloigner des eaux infestées.

« I'll check our course with the lieutenant. In the meantime, put her in my cabin, and give her some food. I'll take the first watch. And have the surgeon take a look at her, 'don't want a fucking fever ruining this goddam rescue. We lost enough. »

Ne pas s'attarder sur l'après, sur Lawfort, Lawfort et les mots pour la famille du mort. Tracer une nouvelle route, hors des mandibules noires. Ne pas voir les œillades qui s'attardent sur la dernière arrivée, frappée d'infamie. Déjà tous savent, quel a été
le prix de sa survie.
@Meora Sveinsdóttir  
[crédit; ihzthepoet + martyr]

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comme un cri au fond de toi.
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# Dim 7 Avr 2024 - 21:00


On dit souvent qu’il faut tenir ferme. Que le merveilleux attend. Mais en ce jour maudit, qu’est-ce qu’il y a à tenir à part une rame ? Qu’est-ce qu’il y a à attendre de merveilleux à part le lever du soleil dans les yeux d’un capitaine ? Alors que l’carmin n’est plus une couleur mais juste du sang. Alors que ses cris en liesse s’enroulent d’effroi par trois fois. Une fois quand lame du marin luit dans ses iris. Deux fois dans un non tonitruant quand coque remue au coeur des enfers houleux. Trois fois quand le dit-marin se fait croquer par monstre affreux. "Nonononononono… No…" Souffle et esprit fracturé, y a un truc qui cède dans son crâne, abasourdit son corps-coquille en défi : défaillance système, tension statique, l’vide à la même enseigne. L’état de choc l’immobilise, la laisse comme en suspend. Cerveau noyé par vague d’émotions, le stress fait enfler conflit intérieur, empêchant tout raisonnement ou mouvement. Paralysie momentanée, la léviathane est incapable de montrer signes de vie – amoindrie, elle s’enfonce dans les ténèbres…

Le coeur se ferme,
La mer se retire,
Les miroirs sont voilés.*


Sa carapace se détache. Conscience revient sur ses refuges détruits, sur ses phares écroulés, sur les murs de son esprit démoli. Autre décor l’entoure ourlé de bois façonné : cabine de marin se forme de plus en plus nette. Silhouette étrangère approche provoquant recul apeuré. Fuit dans la douleur, trouve recoin à même le sol qui tangue et rejette humain. N’accepte pas qu’il pourrait apaiser au moins le physique. Le sel se mêle à nouveau au sang. Et l’refus de l’aide se fait violent, trop effrayé. Confusion s’emmêle. Hurle peine. S’faire réparer, se sustenter ? Ironie d’la vie qu’elle ne peut accepter. Abandon du sermon. Négation entière.

Elle voudrait crever.
Arracher la peau qui lui reste sur les os.
Elle est en train de céder.
Qu’on la pique pour la faire oublier.

"Gone, gone, gone… they’re gone…" Incantation transformée en malédiction. Murmures insensés qui se répètent en boucle. "Dead, dead, dead… they’re all dead…" Plus rien ne l’arrête, pas même le monde qui tourne autour. Pas les mouvements perçus à proximité. C’est trop ou pas assez. Coeur qui déborde à chaque battement insolent, provoque le frémissement, regret qui s’impatiente et sa peau qui réclame leurs noms. Ça s’étrangle dans sa gorge épuisée, mots ravagés, mots tués, elle gronde, elle crie, sa pleine tempête. Ces éraflures la déchirent. Respirer, pleurer, penser, tout avaler, tout recracher, elle va vivre sans vivre et doucement périr. "Gone, gone, gone… they’re gone… Dead, dead, dead… they’re all dead…" Rien d’autre ne sort de son âme. Seulement ça pour abreuver ses larmes. Froissée par le supplice, la douleur la transcende comme une lame à double tranchant. Brisée, c’est ce qu’elle est. Ritournelle maudite soudain interrompue par carrure dirigeante. Voix qu’elle reconnaît et qui l’atteint malgré tout en s’abaissant à ses côtés. Yeux qui se percutent. Les regards perturbés. Collision agitée. Quelque chose la touche. Il est le juste milieu. Quelque part entre s’en foutre et en crever. Entre s’enfermer à double tour, ici, et laisser entrer le monde entier, avec elle à ses côtés. Elle se tait. Leurs deuils en écueils. Tant de choses dans le sang et si peu de mots pour en parler. Si peu de mots et rien d’assez puissants. Elle voudrait abandonner la vie là où ses ancêtres l’ont laissée. Refus d’avancer. Plus rien n’a d’importance.

"Am I alive?" Enfin, geste redevient humain, et main s’appose sur poitrail du sauveur. "Are you?"


*sylvia plath

@ivar chernobog


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