| Asrunn Ingvarr Unbowed·Unbent·Unbroken faceclaim & © : Hannah New - © Vixen (avatar) Cess (cs dans le profil)
nature : De celleux à la peau dure, que n’érodent ni ressac, ni le mépris - Kraken
saisons : Quatre-vingt-six solstices, quarante-trois hivers, et pour autant la joliesse de ses trente ans.
myocarde : Âme scellée, cœur vagabond.
besogne : Mudslide - Petite main parmi les matelotes du Red Hand.
# Sam 16 Déc 2023 - 17:58
Up from a past that’s rooted in pain -I rise - I'm a black ocean, leaping and wide, - Welling and swelling I bear in the tide. Still I rise
À l'arrière du navire, sa tête alanguie contre son bras posé sur le bastingage, elle savoure la satisfaction du spectacle offert. Les vagues effacent les marques du "Red Hand", gomment son sillage, et l’emportent avec elle. Elle savoure le plaisir de s'éloigner de lui, de le sentir loin, à chacun de ses souffles. Sa-de.
Et puis les images que ses yeux à elles ne peuvent voir, s'immiscent.
Des visages engloutis par des barbes crasseuses, pourtant empreints de fierté. Des visages inconnus, honnis par association. Des visages persistants, impossibles à bannir même les yeux clos. Un rappel muet. Éloigne-toi, et je me rappellerai à toi. La chaîne n'est plus visible, mais elle la ressent toujours, là, dans le creux formé entre ses côtes et ses hanches. “Fuck you.” Il ne l’entend pas, mais la sent-il cette colère qui enfle en elle ? La sait-il toute cette haine qui l’anime ? Comprend-t-il que ces forces, qu’elle cultive, c’est contre lui qu’elle les dirige ? “Fuck you.” Et dans un cri de colère, elle voudrait cracher son nom. Mais il reste là, coincé au creux de son ventre, non loin de la chaîne.
La vision s’estompe. Elles ne durent jamais. Et puis, plutôt voir par ses yeux, que le voir lui. Pas maintenant. Pas alors, que sous les voiles du Red Hand, ses forces lui reviennent à peine. Pas alors, qu’on la modèle encore et qu’on lui fait découvrir enfoui des ressources inattendues. Pas alors, que l’ombre de ce qu’elle était émerge encore. Un jour, elle sera la vague qui le fracassera. Un jour, elle sera la vague qui l’engloutira. Son abysse.
Mais en attendant, elle se le répète. Plutôt folle que captive. Plutôt morte que dans là-bas.
Et toujours un goût de bile, Sade, qui l’arrache à l’oisiveté, au bonheur d’embrasser l’horizon qui disparaît. Ses yeux glissent sur le ponton et les corps affairés. Et parmi les silhouettes, une se démarque. Et ce depuis longtemps déjà. Il y a sur ses traits quelque chose de fané et d’indistinct. Un rien qui murmure : souviens-toi. Mais son nom, Scylla, il ne lui parle pas. Et pourtant. Souviens-toi des rires. Son visage, la première fois dans la grotte, il était un kaléidoscope entre ses larmes. Et pourtant. Souviens-toi des rêves. Leurs regards de Kraken ne sont presque jamais croisés ces derniers mois. Et pourtant. Souviens-toi des promesses.
Alors, elle se met en branle. Avance, et fait disparaître la distance, remonte le temps à chaque pas, se campe devant elle. Tornado. Et c'en est bien un, de tourbillon qui se crée dans sa tête. Et c’est pourtant sans ciller, sans détour, demandant ce qu’elle doit : “We have met before, haven’t we ? ”
@NINMAH FURVENT[crédit; Maya Angelou pour les vers de la citation, moi même pour l’icon, et les doigts de fées des codeuses de btm pour l’habillage.] | |